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Grippe aviaire Bruxelles protège encore un peu plus l'Union Européenne

La Commission européenne a légèrement renforcé lundi 9 janvier son dispositif de lutte contre la grippe aviaire, estimant qu'Ankara avait pris les mesures nécessaires pour bloquer la propagation de la maladie en Turquie.

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Dès mardi, Bruxelles interdira l'importation de plumes non traitées de six pays voisins de l'est de la Turquie, où le virus H5N1 de la grippe aviaire sévit, a indiqué l'un de ses porte-parole, Michael Mann. La Commission n'a pu fournir aucun chiffre sur ces importations. La viande et tous les autres produits à base de volailles provenant de ces pays (Azerbaïdjan, Arménie, Géorgie, Syrie, Iran et Irak) étaient déjà interdits, a-t-il précisé. La Commission n'a pris aucune autre mesure vis-à-vis de la Turquie, déjà visée par un embargo sur ses exportations de plumes, d'oiseaux vivants et de produits issus de la volaille. "A notre avis, les autorités turques ont pris les mesures nécessaires", a affirmé Michael Mann.

Ses propos font écho à ceux du chef de la délégation d'experts de l'OMS, arrivée dimanche soir dans la région de Dogubeyazit, ville des confins orientaux du pays d'où étaient originaires les deux premiers morts turcs de la grippe aviaire, pour analyser la situation épidémiologique. "Sur le plan de la santé humaine, la prise en charge de la crise est bonne. Ils (les responsables turcs) ont été réactifs... et leur réaction est structurée", a estimé Guenael Rodier. Le nombre de personnes traitées contre la grippe aviaire en Turquie s'élève désormais à douze. La maladie, qui a déjà fait deux morts dans l'est du pays, s'est étendue à l'ensemble du territoire et atteint la banlieue d'Istanbul.

Les experts du monde entier redoutent que le H5N1 ne provoque une pandémie en mutant, devenant ainsi facilement transmissible d'homme à homme. Les déclarations rassurantes de la Commission et de l'expert de l'OMS tranchent avec les critiques faites depuis quelques jours en Turquie même, à l'encontre du gouvernement turc. Le ministre turc de la Santé, Recep Akdag, arrivé lundi sous bonne escorte à Dogubeyazit, a ainsi été bousculé par des habitants dénonçant l'inaction supposée du gouvernement. En fin de semaine dernière, des responsables politiques de l'est du pays, l'Union des vétérinaires turcs ou encore la presse avaient aussi vivement critiqué la gestion de la crise par le gouvernement.

En novembre, dans son rapport annuel sur les progrès de la Turquie vers son adhésion à l'UE, la Commission européenne avait elle-même porté un jugement sévère sur les contrôles vétérinaires et la sécurité alimentaire dans le pays, appelant à des "efforts considérables" en la matière. Soucieuse cependant depuis le début de cette crise d'éviter toute panique, en Europe, Bruxelles a rappelé lundi qu'aucun cas de contamination au H5N1, responsable de la mort de plus de 70 personnes en Asie depuis 2003, n'avait été détecté dans l'UE à ce jour.

Depuis octobre, quand cette souche du virus est apparue aux portes de l'Union, quelque 25.000 oiseaux ont été testés, et tous les tests sont revenus négatifs, a précisé la Commission. Et la semaine dernière déjà, le même porte-parole de la Commission avait assuré que "les mesures qui sont en place en Europe garantissent que toute viande qui est vendue en Europe peut être consommée par tout le monde sans problème".

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